DS19 break de la BRT

Voici une voiture vraiment peu commune, voire unique.

Son histoire est lumineuse.

De 1966 à 1981, elle fut utilisée par la Radio Télévision belge (notamment pour couvrir le Tour de France). En 1981, un employé la récupère et l'utilise jusqu'en 1995 en Flandre.

En Juin 95 elle est arrêtée, et ne reverra la lumière qu'en 2021, pour rentrer en restauration en Hollande auprès d'Auke, son nouveau propriétaire.

Voici la voiture au temps de son utilisation dans les années 80/90.

L'acheteur avait gardé le logo de portière "BRT".

Qu'est ce que la BRT?

C'est, en Belgique, le service public de radiodiffusion en langue néerlandaise.

La BRT est complètement distincte de la RTB (qui est son équivalent, mais en langue française), cela afin de garantir l'autonomie culturelle des différents composants de la Belgique.

 

 

Et ce logo est encore là en 2021

Le temps d'une sortie de grange en pleine ville...


et d'un bon lavage...
et il est temps de passer à la revue de détail.

On commence par le point-clé, la voiture est de fabrication Belge.

Elle a le numéro de série 830 2679.

La plaque est rouge, normal c'est la couleur pour les breaks de Forest.

Le livre d'O De Serres nous confirme, sur l'année 1966, une poignée de breaks produits à Forest, avec une série de numéros allant de de 830 2621 à 830 3020.

 

Mais, stupéfaction : sur la plaque, le type de la voiture est "DS19", avec une série "DL".

 

 

Pourtant, quand on avait vu le break de Forest de l'année précédente (1965) présenté ici, on avait bien un type mines "ID19F", comme en France, apposé sur le modèle de plaque précédent.

 

Mais à partir de 1966, manifestement, Forest choisit de qualifier le break comme un sous-type de la DS19!

 

 

 

 

Ce break 1966 est donc la preuve irréfutable, de par sa plaque de châssis, de ce qu'a toujours réaffirmé Citrowagon sans jamais avoir peur de se répéter: le break est bien une DS, et non une ID!

 

Enfin, pour être tout à fait précis, l'ami Georges devrait juste ajouter à la fin de sa phrase fétiche: "à partir de 1966, en Belgique".

 

 

Je dois d'ailleurs maintenant corriger une inexactitude, car ce n'est en fait pas un break, mais une familiale!

 

avec son réservoir d'essence spécifique.

Vous aurez peut-être remarqué que les sièges avant ne sont pas les bons, mais Auke a aussi récupéré avec la voiture tout un chargement assez varié.

On peut présumer que la configuration d'origine est gris cyclone Rhovyline gris, en familiale.

Sous cet angle, on voit bien les cerclages de phares accessoires.

Et vous distinguez peut-être que, sur l'aile avant gauche, il y a deux sigles au pochoir.

A l'avant, il y a un 19 (un signe du destin!).
Et au dessus de l'arc de cercle, je crois lire 1K9, ce sont forcément là les identifiants du glorieux vaisseau au sein de la flotte radiophonique.
La voiture, dans son jus, regorge de détails attachants.
le bouchon de réservoir à clé accessoire Citroën!
A l'avant, les antibrouillards, que l'on retrouve très couramment sur les modèles belges.

la pièce en bois rajoutée en vue d'un usage qui restera bien mystérieux.

 

Au tableau de bord je relève, outre l'autoradio postérieur malheureux, un bouton de chauffage qui n'est pas celui qu'on rencontre en France (qui est pentagonal).

 

Il évoque le modèle qu'on met en France sur les Pallas, mais sans lui être identique.

Dans la boite à gants, la boite de lampes OSRAM, d'un modèle que je n'avais encore jamais vu, c'est peut-être une particularité de Forest.

Il y a aussi le dernier ticket de parking, de 1995, quand la voiture était encore en utilisation courante!

Et on finit par un mystère surprenant, pariétal, qui nous renvoie à des traditions primitives, impénétrables, comme les pochoirs dans les grottes de Gargas, montrant des mains inexplicablement mutilées.

 

Car dans ce break, sur le volant, quelqu'un a gravé avec beaucoup de soin "RTB".

Et non pas BRT, non, bel et bien RTB, c'est à dire la version francophone.

Quel a donc pu être le sens de cette curieuse revendication?

Je crois bien que nul ne le saura.

Lire la suite du Danchojournal "spécial Belgique":
une ID 67 de Forest